Après des années de développement, l’hydrolien entre dans sa phase industrielle

dcns hydroliennePaimpol-Bréhat : une ferme expérimentale en 2015, avant la mise en service d’une ferme pré-commerciale sur le site du Raz Blanchard d’ici 2018

 Christophe Chabert, Directeur France d’OpenHydro, filiale de DCNS spécialisée dans l’hydrolien

« L’hydrolien, c’est parti ! ». Pour Christophe Chabert, Directeur France d’OpenHydro, société irlandaise dont DCNS est l’actionnaire principal, la filière vient de prendre un virage décisif, en passant de la phase expérimentale à celle de la pré-commercialisation.
dcns Hydrolienne OpenHydro sur sa barge Triskell « OpenHydro a démarré le développement, en 2007, avec une série d’expérimentations qui connaîtront leur point d’orgue, à l’été prochain, avec les turbines installées au large de Paimpol-Bréhat, et dans la Baie de Fundy, au Canada, précise-t-il. Cette étape fait elle-même suite à la validation du prototype « L’Arcouest », d’un diamètre de 16 m, testé sur 1 800 heures. L’objectif est à présent d’évaluer le comportement et la production des machines reliées entre elles et connectées au réseau électrique. Les quatre hydroliennes de ces deux projets auront été fabriquées en moins d’une année et leur installation au fond de l’eau ne devrait pas excéder une demi-heure. Cette étape est fondamentale pour valider notre technologie d’hydrolienne. C’est une bonne nouvelle pour la France, l’Europe, et surtout pour l’environnement au sens large. »

« Cette zone du Cotentin constitue le 2ème plus gros potentiel hydrolien d’Europe »

Une énergie renouvelable et prédictible
Les deux fermes expérimentales constituent la dernière marche avant la réalisation de la ferme pré-commerciale du Raz Blanchard, au large de Cherbourg. DCNS développe ce projet avec EDF EN, dans le cadre d’un Appel à Manifestations d’Intérêt de l’ADEME, dont Manuel Valls a annoncé les lauréats le 2 décembre dernier. « Sur ce site, le raccordement au réseau des sept hydroliennes de 2 MW devrait se faire à l’horizon 2018, explique Christophe Chabert. Les machines mettront alors à profit les forts courants de cette zone du Cotentin, constituant le 2ème plus gros potentiel hydrolien d’Europe. Précisons, par ailleurs, que l’hydrolien est une énergie renouvelable qui présente l’avantage d’une prédictibilité fine de la production, puisque le cycle des marées est immuable. Nous serons donc en mesure de garantir non seulement les matériels, mais aussi le niveau de production d’électricité de la ferme sur 20 ans. »
Maintenant que la filière est entrée dans une phase plus opérationnelle, la R&D n’est pas négligée pour autant. En effet, de nouvelles questions doivent encore être explorées, comme la valorisation des courants moins puissants, grâce à des hydroliennes aux diamètres plus importants. « L’idée est de pouvoir apporter des réponses adaptées aux potentiels hydroliens rencontrés à travers le monde entier, évoque Christophe Chabert. »