Fuites sur les réseaux d’eau potable : une vigilance permanente

geowestGéowest : À Plouasne (22), 47 km de canalisations passés au peigne fin

 Hervé Hubon, Gérant de Géowest

 En Bretagne, comme partout en France, l’âge moyen des canalisations de distribution d’eau potable ne cesse de croître. L’obsolescence progressive de ces équipements pose bien entendu la question de leur rendement. « D’après mes observations, les réseaux bretons perdent de l’ordre de 30 % des volumes transportés, analGaz traceuryse Hervé Hubon, spécialiste de la détection de fuites d’eau. » En clair, cela signifie que pour 1 m3 d’eau pompée et traitée, 300 litres disparaîtront dans la nature, avant d’avoir pu arriver chez le consommateur final. Le coût est donc à la fois écologique et économique.

 « Une fois les secteurs fuyards traités, il est essentiel d’assurer une surveillance régulière des réseaux »

Face à cette situation, la commune de Plouasne (1 600 habitants), dans les Côtes d’Armor, a lancé un audit complet de ses 47 km de canalisations. Ce diagnostic a fait l’objet d’aides de la part de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne. « Suite à la campagne de détection, sept fuites ont été repérées, explique Hervé Hubon. Les pertes quotidiennes oscillaient ainsi entre 30 et 40 m3. La réparation des écoulements vagabonds a permis de ramener ces pertes à quelques mètres cubes seulement. »GR
Mais parfois, l’issue des opérations de détection et de réparation est moins favorable, à moyen terme. Comme, par exemple, pour cette commune normande, dotée de vieilles canalisations en ciment. Les pertes, qui y atteignaient 300 m3 par jour, ont pu être quasiment éliminées, après le traitement des fuites. Cependant, le réseau est dans un tel état de vétusté que d’autres points de rupture sont rapidement apparus, une fois que la pression a été rétablie à son niveau d’origine. Cet exemple soulève le vaste problème des capacités financières des collectivités locales – notamment celles en milieu peu dense – à pouvoir remplacer leurs canalisations, parfois centenaires.

Quoi qu’il en soit, les outils pour identifier les éventuels points faibles d’un réseau sont nombreux : corrélation acoustique, détection par gaz traceur, écoute électro-acoustique, caméra infrarouge, caméra d’inspection, etc. « Une fois que les secteurs fuyards ont été traités, il est essentiel d’assurer une surveillance régulière des réseaux, rappelle Hervé Hubon. En effet, que cela soit en raison du vieillissement des tuyaux ou d’une casse liée à des travaux, il se formera malheureusement toujours de nouvelles fuites… »
Geowest
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