Frôling – La chaudière biomasse remplace petit à petit les chaudières à energie fossile

Le marché des chaudières biomasse en France cristallise des enjeux majeurs : réduction des émissions carbone, indépendance énergétique et valorisation des ressources locales. Porté par la transition écologique, il doit relever le défi de l’approvisionnement durable, du coût d’investissement et de l’acceptabilité sociale. Fröling, entreprise familiale autrichienne créée en 1961, répond à ces enjeux en concevant et fabriquant des chaudières biomasse efficientes et performantes.

Entretien avec
Éric Bogo,
responsable commercial et prescripteur région Ouest et Centre
Frôling

Comment l’innovation permet-elle de proposer des chaudières biomasse de plus en plus performantes ?

Notre savoir-faire repose sur une expérience de plus de 65 ans. Nous étions précurseurs dans bien des domaines : la première chaudière bûche est fabriquée en 1961, la première chaudière à bois déchiqueté automatique en 1980, bien avant le développement du granulé, et la première sonde Lambda installée dès 1990 dans toutes nos chaudières. C’est l’ensemble de ces innovations qui rendent notre technologie efficiente : la gestion du combustible est permanente afin de garantir un rendement efficace. L’innovation aujourd’hui concerne davantage les rejets de poussière dans l’air, la réduction des fumées et l’optimisation des calories afin de restituer la bonne puissance de combustion.

Quelles sont les performances environnementales de ces chaudières biomasse ?

La plupart de nos chaudières affichent 94 à 95 % de rendement. C’est-à-dire qu’il reste à peine 5 % de perte vis-à-vis du combustible. Par ailleurs, notre ligne de conduite est de tendre vers un rejet de poussière moindre par rapport à la réglementation. Celle-ci impose 50 mg par m3 d’air rejeté, l’Ademe anticipe et nous demande de descendre à 20 mg pour pouvoir prétendre à une subvention. Aussi, nous nous calquons sur ce mieux disant. Nous raisonnons dans la globalité d’un projet : chaudière, installation et combustible. Ces trois facteurs sont essentiels à la réussite d’un projet de chaudière biomasse.

Comment votre expertise peut-elle s’illustrer en Bretagne ?

Nous avons installé deux chaudières biomasse Turbomat de 400 kW chacune pour un premier réseau de chaleur à Ploemeur (56). Celles-ci sont raccordées à un réseau de 2 km sur lequel sont connectées la prison de Ploemeur, une maison de retraite, un collège et bientôt des logements. Mise en service en 2023, l’installation bénéficie d’un volume tampon de 16 000 litres d’eau chaude permettant permet un fonctionnement optimal des chaudieres( rendement et combustion impeccable). En effet, les chaudières biomasse détestent les cycles courts qui les abîme . Le fonctionnement en cycle long permet alors de stocker de l’énergie pour la délivrer quand c’est nécessaire. Cette installation affiche déjà 97 % de couverture au bois. Il reste encore 3 % d’apport par les chaudières gaz de secours. L’objectif est de ne plus utiliser le gaz à terme et de tendre vers le meilleur rendement possible. Forts de cette expérience réussie, certaines villes réfléchissent actuellement à de nouveaux projets de réseau de chaleur. Les réseaux de chaleur constituent véritablement une solution d’avenir : Plus ou moins grand, ils permettent de s’émanciper du gaz, de mutualiser les coûts, de réduire les impacts environnementaux et de proposer une énergie locale et décarbonée. A l’échelle des quartiers, ces installations sont davantage acceptées par les riverains que les grandes chaufferies biomasse qui voient un balai de semi-remorque livrer du combustible non local. La rénovation des systèmes de chaleur nous ouvre la voie d’un marché important dans les années à venir, afin de réduire la pollution des anciennes installations.